Psychanalyse

Des femmes de James Joyce : de Molly Bloom à Anna Livia Plurabelle

Mardi 20 juin 2006 à 20 h

par Franz Kaltenbeck, psychanalyste (Paris, Lille)

Deux femmes ont compté dans la vie de Joyce : Nora, son épouse, et Lucia, sa fille. Nora prête quelques traits à Molly, dans Ulysse ; Issy, la fille de Earwicker et d’Anna-Livia dans Finnegans Wake, est inspirée par Lucia. Or, au fur et à mesure que l’auteur avance dans son œuvre, c’est à travers ces femmes que son écriture se radicalise, une évolution favorisée par les relations de son auteur à sa femme et à sa fille. Ainsi, dans le monologue de Molly Bloom, Joyce supprime la ponctuation et fait éclater les limites de la phrase. Ou encore, Anna Livia, dans Finnegans Wake, n’est pas seulement femme, épouse et mère. Joyce établit une équivalence entre ce nom propre et la rivière Liffey qui traverse Dublin et se jette dans l’océan, faisant ainsi d’Anna Livia le symbole du cours de la vie et de l’histoire. Joyce a par ailleurs associé l’écriture de Finnegans Wake au destin de Lucia, espérant qu’elle guérirait de sa schizophrénie quand il aurait terminé son œuvre nocturne.
Franz Kaltenbeck

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