Psychanalyse

Quand la société se met en miroir avec la prison

mardi 16 janvier 2007 à 20 h

par Franz Kaltenbeck, psychanalyste, Paris, Lille

Sans nier la responsabilité des criminels, je montrerai, sur la base de mon travail clinique dans deux maisons d’arrêt, que l’on peut préciser la part de la société dans la genèse de la criminalité. Sans verser dans la démagogie ni dans l’angélisme, je prouverai, en plus, que notre société inflige aux détenus des deux prisons françaises où je travaille des peines auxquelles ils n’ont jamais été condamnés par le tribunal. Cet excès de vengeance s’ajoute aux dysfonctionnements de la justice et pousse maint détenu à de futurs actes criminels.
F. K.

Malaise dans la mondialisation

En 1929, Freud rédige Le malaise dans la civilisation. Oui, le sujet a affaire à une puissance qui le dépasse, mais ce n’est pas seulement le Capital c’est, avant tout la Kultur, la civilisation. Celle-ci ne se contente pas de faire du chiffre. L’homme, dès son origine, est à la fois fasciné et repoussé par elle. Il y investit sa libido quand il le peut, c’est-à-dire, il sublime pour en créer sa part et il se sent obligé de sacrifier sa satisfaction pulsionnelle pour s’y conformer. Freud a interrogé cette ambivalence de l’homme vis-à-vis de la culture. Il a dénoncé la partie liée de celle-ci avec le surmoi qui se nourrit de la répression du désir.

Et pourtant, Freud a mis en valeur l’aspect positif en elle. Elle confronte l’être humain au réel de sa jouissance mais aussi à son abjection. Et elle cause son désir. C’est une cause qu’il ne dominera jamais et que la fascination ne parvient pas à dompter.
G. M.

Informations

La programmation du cycle est proposée par Geneviève Morel, psychanalyste, conseillère à Savoirs et clinique, revue de psychanalyse. Dernières publications : Clinique du suicide éd. ERES, 2002 ; Ambiguïté sexuelles-Sexuation et psychose éd. Economica, 2000.

Entrée libre

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