Parle-moi DEL

Ce film est le résultant d’une expérience de création innovante menée lors d’une résidence du même nom, sur un territoire, à Montreuil (région parisienne) en 2015.
De nombreuses propositions de créations audiovisuelles partagées, dans les esthétiques de Benoît Labourdette (films d’animation, autoportraits, films au drone, au téléphone portable, films en kaléidoscopes, projections itinérantes au pico-projecteur...) ont été proposées à divers publics, de personnes âgées à de très jeunes enfants, d’expériences ponctuelles à des projets au long de l’année, de films intimes faits seuls à des films collectifs faits à cinquante personnes...

Cette truculente matière d’imaginaires exprimés en images et en sons organisés, diffusés au fil de l’année sur le territoire, ce dialogue entre l’univers de l’artiste et son appropriation par les habitants, furent le terreau d’invention du film Parle-moi DEL. Le choix d’un cinéaste de créer à partir d’échanges collectifs, où chacun peut se trouver. Matière d’inspiration, matière d’histoires, de vies, de souvenirs et de rêves, matières d’images, matières de voix qui racontent et se racontent. Matière de puissance dramatique. Et un film qui naît, qui se découvre comme on sculpte un bloc de bois, les noeuds à l’intérieur révélant à mesure du travail leurs formes et leurs histoires. L’histoire de Marcelle, décédée pendant l’année, qui avait beaucoup à transmettre, l’histoire de Boris, cinéaste à l’étape de la fin de son histoire, l’histoire des enfances des adultes et des enfances des enfants, l’histoire de personnes dont les vies se croisent et font sens, l’histoire de la nostalgie et des utopies, l’histoire du rire qui sauve, l’histoire de la famille humaine qui se reconnaît, l’histoire de la Maison des femmes, l’histoire d’Annabelle et Benjamin, qui sillonnèrent Montreuil et rencontrèrent tant de personnes pour faire des films, l’histoire de Benoît, à qui saute aux yeux la profondeur des rencontres et le sens que chacun trouve à s’exprimer, l’histoire de Louise, qui se promène dans ces images en volant dans les airs... Film fait de superpositions permanentes d’images et de sons, comme en un choeur qui chante la création de soi à travers l’expression artistique. Nous sommes des êtres de langage, disait Lacan.
 Écouter a discussion suite à la projection de Parle-moi Del"

Cet événement aura lieu dans le cadre du Mois du film documentaire