Édito

Aux frontières du réel

Janvier-Mars 2025

Dans le langage du catch, le « breaking kayfabe » est le point ultime qui vient briser l’illusion de la représentation, l’instant où le catcheur annonce : ce que tu vois et ce en quoi tu crois n’est pas réel. Ou est-ce la·le spectateur·ice qui d’abord performe sa propre crédulité ? Camille Martin, jeune commissaire d’exposition de convictions, s’empare de cette formule pour en extraire toute la savoureuse complexité de la critique des institutions à la lumière de l’art contemporain. Keep It Fake, son premier volet de ce cycle d’expositions, vous fait monter sur le ring comme sur scène au premier acte. Elle associe à sa résidence à la Maison populaire, Yannis Briki. Ce jeune artiste brûle de tous les récits qui sont aussi les siens. Dans son univers, des histoires des précédentes générations immigrées sont incrustées aux Sims, jeu vidéo qui crée l’illusion d’une vie qu’on manoeuvre, afin de transfigurer leur invisibilisation en nouvelle réalité. Cette transformation trouve son écho chez les musiciens de Photons, inspirés de leurs nuits de transes berlinoises. Leurs particules musicales électrisent l’interaction magnétique du jazz aux sonorités électroniques ; comme le son rouge de lutte de La Mal coiffée et de Claire Diterzi, ces femmes musiciennes de punk et d’oc. Voix de choeurs et théâtre de jeux entrent à l’exubérant répertoire des stages pour enfants.

Pour percevoir ce monde à travers notre corps, un parterre de douces et sportives activités vous attendent : du sage pilate au cardio-renfo effréné, de légères lombaires avec la méthode Feldenkrais à des appuis sûrs de la danse contact.

La Maison pop vous adresse tous ses vœux de bonheur pour 2025.

Pauline Gacon, directrice
et l’équipe de la Maison pop

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