Obscur objet de haine et de désir
vendredi 5 février 2010 à 20 h 30
Film > J’ai très mal au travail de Jean-Michel Carré,
(France, 2007, 1 h 30)
en présence du réalisateur
Après un film tourné avec les mineurs de charbon du Pays de Galles qui ont pris le risque de racheter leur outil de travail pour s’assurer la maîtrise de leur destin, j’ai eu le désir de comprendre la montée du « mal être » au travail dans la société actuelle. Comprendre comment, de manière insidieuse, se sont mis en place de nouvelles organisations du travail, avec des conséquences souvent désastreuses sur les salariés à tous les niveaux de la hiérarchie.
Dans une enquête menée récemment auprès de 6000 personnes, le travail arrive en deuxième position comme condition du bonheur, après la santé mais devant la famille, l’argent et l’amour. Le travail est le carrefour de valeurs différentes et de finalités divergentes. Quels sont ses enjeux ? Quelles sont les lignes de force qui le traversent ? Pour répondre à quels objectifs contradictoires ? Au bénéfice de qui ? Quelles sont les nouvelles méthodes de management ? Mais surtout par quels cheminements le salarié fabrique, résiste, crée, s’épanouit, ou s’effondre t-il ?
Stress, harcèlement, violence, dépression, suicide, reviennent de plus en plus fréquemment comme des leitmotivs lorsqu’il est question du travail. Leur désarroi exprime la blessure de la perte d’une identité, d’un enracinement social, d’un partage avec le collectif. Qu’est-ce que le travail pour chacun de nous ? Quelle place occupe-t-il au niveau de notre construction identitaire, dans notre participation au monde et que pourrait-il être ? Y a t-il dans le travail autre chose de beaucoup plus important que l’on ne dit pas, que l’on ne se dit pas, et auquel on ne pense pas tant qu’on le possède ?
C’est cet « obscur objet de haine et de désir » que j’ai tenter de cerner dans ce film où les images et les analyses du travail, de la souffrance et de la résistance, prennent tout leur sens.
Informations
projection DVD à la Maison populaire
Entrée libre.