L’histoire de l’association

La Maison populaire, une histoire en mouvement

Si vous souhaitez vous aussi apporter un moment singulier de votre passage à la Maison populaire, nous le publierons sur le site.

hier…

En 1966, la ville de Montreuil doit faire face à une augmentation notoire de sa population qui en 10 ans progresse de 18%, Elle entreprend alors la construction d’équipements et d’immeubles collectifs en masse pour faire face à la demande. Elle fait de la jeunesse une de ses priorités et c’est dans ce contexte que la « Maison des jeunes » voit le jour, en portant en elle les valeurs de l’éducation populaire. Elle est Inaugurée le 21 septembre 1966 par André Grégoire, Maire de Montreuil, en présence du chanteur Jean Ferrat. Sa direction est confiée à Jean Guérin, comédien et metteur en scène.

Inauguration Maison populaire - 1966 Inauguration Maison populaire - 1966 Inauguration Maison populaire - 1966
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Inauguration Maison populaire - 1966
Jean Ferrat en concert
Inauguration Maison populaire - 1966 Inauguration Maison populaire - 1966 Inauguration Maison populaire - 1966

À cette époque, coexistent dans le MJC des activités théâtrales et de plein air. Certains jours des jeunes viennent entre copains écouter des disques, jouer aux cartes, au ping-pong, d’autres réclament un ciné-club, un labo photo.
Trois ans plus tard Jean Guérin fonde le Théâtre École de Montreuil rue des Roches. Dès lors la direction de l’association est confiée à Jean-Pierre Bourguet (plasticien) de 1969 à 1974. C’est lui qui en 1970 a insufflé l’écriture des nouveaux statuts de l’association pour la sortir du carcan MJC et lui ouvrir des horizons plus larges tout en conservant les valeurs initiales. Dans la foulée il a été decidé de changé l’intitulé de MJC en « Maison Populaire Pour la Culture et les Loisirs », intitulé devenu immédiatement Maison Pop. Il organise le choix d’un nouveau nom lors d’une assemblée festive des adhérents au cours de laquelle il était interdit de contredire toute suggestion. Jean-Pierre Bourguet nous rapporte dans un de mail " J’avais organisé le choix d’un nouveau nom lors d’une assemblée festive des adhérents au cours de laquelle il était interdit de contredire toute suggestion, la règle était qu’on ne pouvait intervenir qui si on proposait un terme, pas pour contredire !!! D’où cette construction finale cumulative !!! Le vrai nom d’ailleurs était « 2093 Maison populaire pour la Culture et les loisirs » !!! Un nom qui déclare à lui seul un projet, un programme, des objectifs. J’avais en effet calculé début 70 d’après une enquête sociologique faite par nous-mêmes auprès d’échantillons de la population que le potentiel de l’équipement était de plus de 2000 adhérents à l’horizon 2000 ; 93 c’est pour le département, j’envisageais en faire un pôle d’attractivité pour tout le sud de département et le sud-est parisien.
Les propositions d’activités se multiplient et l’idée d’ouvrir la structure aux adultes est adoptée. Les « Seventies » voient se développer les activités phares de l’époque : émaux, bijoux, sérigraphie, photo, dactylo, danse folklorique, danse moderne, échecs, guitare, anglais, ping-pong et judo trouvent leurs publics. Ainsi, c’est à partir de 1969 que l’association s’ouvre véritablement aux adultes. Certainement par la nécessité de partager et d’échanger dans un contexte animé.

En 1974, Francis Gendron prend la direction. Il impulse par une plate-forme la création d’activités culturelles à l’intérieur et à l’extérieur de l’association à laquelle toute la population est conviée à participer tout en réaffirmant le caractère universel de l’équipement.
Parallèlement les adhérents réunis en commission réfléchissent ensemble sur les missions de l’association pour revendiquer et défendre le caractère populaire de l’éducation. Ainsi l’association sous le nom de « Maison populaire » pour la culture et les loisirs prend tout son sens.

Une programmation multidisciplinaire est mise en place, avec une place de choix pour la diffusion cinématographique et le Jazz. Ainsi qu’à la culture scientifique et technique, par la mise à disposition du public de nouvelles technologies, telles que les outils de la vidéo, les premiers Minitel et PC individuels qui sont accompagnées par des expositions sur Les enjeux de la télématique (1979). Enfin en 1982 des manifestations autour des biotechnologies et de la manipulation génétique abordent la bioéthique, et ce juste avant l’ouverture du Musée de la Villette. L’ensemble est communiqué par l’édition du journal « Narvalo » (fou en manouche). Les critères qualitatifs et quantitatifs des actions, la valeur et le dévouement des adhérents, le contact réel avec la population aux moyens de ces manifestations font le succès grandissant de l’association.

En 1986, Annie Agopian succède à la direction de la Maison populaire, elle poursuivra les orientations déjà mises en place et donnera une importance de premier ordre aux activités susceptibles de motiver la curiosité, la réflexion et la recherche. C’est pourquoi la philosophie, les autres sciences humaines se développent – psychanalyse, géopolitique, sociologie - ainsi que des lieux publics qui privilégient la parole et le débat d’idées, il s’agit des cafés littéraires, des ateliers d’écriture et de poésie.

La même année une exposition sur la bande dessinée fera appel aux grands noms du secteur (dessinateurs et éditeurs), et donnera lieu à des actions pédagogiques, notamment la rencontre avec Jean Solé, dessinateur de BD, pour la création d’un journal et de son illustration en direct, d’après les dépêches venant en temps réel de l’AFP.
Les activités scientifiques et techniques se dynamisent essentiellement à travers des ateliers et des expositions. L’exposition « Les nouvelles Images de synthèse » (1986) a permis de mettre à la disposition des publics ces nouvelles machines/outils de production artistiques, grâce à un travail avec des entreprises culturelles du secteur et l’INA. Ainsi que de faire un tour d’horizon sur la production cinématographique utilisant déjà les images de synthèse et de mettre en perspective l’avenir et les enjeux culturels et économiques considérables du secteur.

Le nouveau logo de la Maison populaire est crée en 1987 par Gérard Paris Clavel qui faisait parti à l’époque du groupe Grapus installé à Montreuil. À cette époque nous préparions l’exposition sur le « SON ». Dans ce contexte nous avions le projet de faire une chambre d’écoute sonore dont la structure aurait la tête d’une baleine venant prendre place au centre de la cours centrale de la Maison populaire et dont la queue prendrait naissance sur la devanture de la Maison populaire (qui était un parking à cette époque) donnant ainsi l’impression que la baleine était en plongée sous le bâtiment.
Pourquoi la Baleine ? Dans nos recherches tout azimut sur le son nous nous étions intéressé aux chants des baleines. Nous étions déjà pionnier dans la mise à disposition d’ordinateurs personnels au service des habitants pour les formations. Brainstorming aidant, si la Maison populaire était un animal etc… nous avons gardé la baleine, certes pour son chant mais aussi pour toutes les histoires mythologiques liées au ventre de la Baleine. La Maison pop devenant un ventre gigantesque avec la multitude de ses propositions. Gérard Paris Clavel a finalement traduit cet esprit en donnant à la baleine des pixels.

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Logo de la Maison populaire

Quant à l’exposition sur le « Le Son » (1988) elle a permis d’explorer les recherches conduites par l’IRCAM, la présentation d’objet depuis la captation à la diffusion du son, allant du muséal aux nouveaux outils et logiciels non encore grand public. Elle a permis également de découvrir de nouvelles lutheries telles que Structures Sonores Baschet, d’explorer le chant diphonique avec Trân Quang Hai (ethnomusicologue, CNRS- Paris), ou encore des parcours sonores ludiques et interactifs. Au même moment Annick Nozati, comédienne et chanteuse, donne des cours d’improvisation vocale. Enfin, « Corps/Accord » (1989) a mis en avant les produits issus de travaux de recherche de nouveaux matériaux et de leurs utilisation dans les engins sportifs et d’engager une réflexion autour du handisport avec sa toute jeune Fédération internationale.

Parallèlement, une intense programmation cinématographique a lieu de 1986 à 1990 au théâtre Marcelin Berthelot, cycles de films thématiques, films d’actualité et du patrimoine, cycles autour de cinéaste, rétrospectives des films primés aux festivals de Cannes et de Venise, Make/Remake, du Cinéma expérimental. Tour du monde cinématographique… La Maison populaire arrête cette programmation à l’ouverture du Cinéma Georges Méliès. Néanmoins sont développés des ateliers d’écriture filmique et d’analyse cinématographique, ce qui a permis à certains participants de préparer le concours d’entrée à la FEMIS avec réussite.

Un tournant…

La structure commence à se sentir étroite dans ses murs, plusieurs de ses activités sont déjà extra-muros. En 1989, année de la célébration du bicentenaire de la Révolution Française, Annie Agopian posera alors la question « En quoi sommes nous révolutionnaires aujourd’hui ? À quoi aspirons-nous et quels sont nos besoins, ici et maintenant ? »
C’est la raison pour laquelle les adhérents sont invités lors d’une « Assemblée générale extraordinaire des sans culottes de la Maison populaire » à prendre part à la réflexion d’un programme d’agrandissement des bâtiments pour le regroupement de ses actions en un même lieu. Plus de trente personnes s’y attèlent, de l’écriture du programme jusqu’à la couleur des poignées de portes… Un coup de chapeau particulier à Jacqueline Frahier, adhérente, qui a animé jusqu’au bout cette commission avec une conviction remarquable. La préparation de cette Assemblée générale extraordinaire mobilise pour sa préparation trois groupes de travail : théâtre, scénographie et couture.
L’atelier théâtre est conduit par Alexis Chevalier, metteur en scène et professeur de l’atelier théâtre à la Maison populaire. Des adhérents de différents ateliers travaillent sous sa conduite. Leur performance vient entre couper la séance de l’assemblée par l’irruption de personnages célèbres de la Révolution française qui interrogent l’assistance sur leurs besoins actuels, et les exhortent par leur joutes verbales et combats d’épées (par les adhérents de l’atelier escrime) de prendre part au débat. Le groupe de scénographie sous la conduite de Xavier de Richemond, scénographe, et de Michèle Cottin, plasticienne, confectionne les grands calicots qui ornent l’espace du centre des expositions sur la place de la Mairie. Ces calicots représentent, l’Encyclopédie des Lumières. Enfin l’atelier couture sous la conduite de Monique Vergnet a confectionné les costumes pour le groupe théâtre et des patrons de vêtements pour que chacun puisse confectionner le sien.
Ce fût un véritable moment de grâce où l’habit pour une fois fit le moine, transformant chacun en un véritable acteur et ce durant quatre années jusqu’à la construction du bâtiment.

depuis …

1995, sous l’impulsion de la direction, des adhérents (plus de 2 400) et du collectif d’animation, le projet d’agrandissement des lieux verra le jour avec en plus la création d’un secteur enfants avec une déclinaison d’activités adaptées. Et d’un Centre d’Art contemporain, Mira Phalaina, dont l’originalité de la philosophie de programmation a été unique en France et a fait École depuis … En effet, il s’agit de garantir une grande diversité dans les thèmes et le choix des artistes exposés. Dans ce dessein, Annie Agopian a fait le choix d’inviter chaque année un curator différent qui dispose d’une entière autonomie. La diversité et l’actualité des axes choisis caractérisent donc cette exigence de prise de risque. Parce que chaque manifestation est le fruit d’une expérience singulière, d’une recherche et d’une création collective. Jean-Charles Massera s’interrogeait en 1998 sur les aspirations de sa décennie, « A quoi rêvent les années 90 ? », thème brûlant d’actualité dans un millénaire où la quête d’idéaux caractérise bien une jeunesse en proie au doute. Yves Brochard invitait à réfléchir en 2005 sur la notion de rapport au monde, de mise en espace et de regard comme singularité singularisante en empruntant un vers de Mallarmé, « le jeune le vivace et le bel aujourd’hui ». Christophe Gallois en 2008 questionne le paradoxe du « neutre intense », ou comment ce qui paraît indifférencié et banal peut se révéler d’une force et d’une richesse de sens « inouïes ».

Le Centre d’art développe parallèlement une programmation dédiée aux films d’artistes et au cinéma expérimental à travers le cycle Sun in your head.
Un retour au septième art avec les cycles de films Résonances qui fut animé par Laurent Aknin et les Écrans philosophiques, une collaboration qui se poursuit depuis 2002 avec le Cinéma Méliès et le Collège International de Philosophie.

Cycles de cinéma accompagnés depuis 2004 par le séminaire Ce qui force à penser, une invitation pour penser ensemble, avec la complicité de philosophes, de psychanalystes, de sociologues, d’historiens, de scientifiques et des personnalités du monde des arts plastiques.

d’un anniversaire à l’autre

En 1997-1998 la Maison Populaire célèbre ses 30 ans et organise à ce titre trois manifestations artistiques mémorables : deux résidences et une programmation cinématographique qui réaffirment les objectifs qui sont les siens, éducation permanente et accès à la culture pour tous. Réaffirmer ces priorités pour rappeler au citoyen son rôle d’acteur politique dans la cité, à travers des expériences artistiques collectives qui suscitent ouverture à l’altérité et donc rassemblement. Le cycle Citoyen-Spectateur, en collaboration avec Vincent Glenn, aborde l’action collective, les mutations de sa forme classique – grèves, syndicats - depuis la génération 1968, les possibilités de son renouvellement, et incite le spectateur à prendre conscience de son (contre-) pouvoir s’il agit dans un collectif rassemblé. Le compositeur Nicolas Frize est invité pour créer une œuvre musicale avec les montreuillois, qui aura pour nom, Révolution, je t’aime, titre pour le moins significatif de l’engagement de l’auteur qui entend révéler la dimension « populaire » de la musique, révéler la « partie sensible des gens ». Enfin, la Maison Populaire accueille en résidence Armand Gatti pour « Le premier voyage en langue Maya » rend hommage au poète guatémaltèque Otto René Castillo, célèbre la prise de parole, l’effort que se donne l’art pour réveiller les consciences politiques, pour faire avec le verbe ce que les hommes font avec les armes, en somme le but que se donne la Maison Populaire depuis sa création : « conscientiser » tout un chacun.

Dés 1999 elle s’interroge sur Les images du futur en organisant une rencontre au théâtre Berthelot.

En 2001, dans le cadre de la création des ECM, Espace Culture Multimédia, la Maison Populaire obtient ce label et développe des actions de sensibilisation, de formation et de création pour tous les publics, dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication à la fois comme outils d’accès à la culture et au savoir et comme outils d’expression et de création. L’objectif étant d’impulser les initiatives de projets personnels ou collectifs. Les activités sont très diversifiées : ateliers d’expressions, actions pédagogiques auprès des jeunes publics, résidences de création, accompagnement de projets artistiques, actions de diffusion, accès libre à Internet. Qu’ils soient de nouveaux talents ou de renommée internationale, de nombreux artistes viennent y partager leur recherche et leur démarche : Carl Y, Magali Desbazeille, Atau Tanaka, Cécile Babiole, Jean-Pierre Balpe, Marika Dermineur, Michaël Sellam, RyBN, Wolf Ka, Orlan…

L’association donne une importance particulière aux relations avec le public et crée des postes de « médiateurs » qui, dans le cadre du centre d’art, prennent en charge la conduite des expositions, les relations avec les écoles, la présentation des actions et, dans le cadre de l’espace culture multimédia, l’accompagnement des publics au sein de l’accès libre à Internet.

Annie Agopian, impulse dans ce cadre des rencontres sur des sujets sociétaux, telles que « La place de l’être humain dans les espaces virtuels » avec Jean-Marc Manach, pionnier du datajournalisme et « L’art numérique au féminin », en invitant Orlan, artiste multimédia, Christine Buci-Glucksman philosophe et Nathalie Magnan, vidéaste et cyberféministe.

Elles organise en 2007 un séminaire avec de nombreuses rencontres et projections de films autour des questions de Genres et des Normes, en invitant des activistes et hactivistes, des universitaires, des philosophes des psychanalystes, des juristes invité(e)s à débattre sur les sujets allant de Origine et puissance des normes, genres ; Sexualités et théories féministes ; Théories queer ; Monde médical et construction des normes ; Genres et parité
 en milieu de travail ; Sexisme, racisme
et colonialisme ; Les formes de résistances aux normes ici et ailleurs ; Genres, sexualités et reproduction. Ces rencontres enregistrées sont disponibles sur notre site.

Dans le domaine musical, la Maison populaire mène depuis 1997 dans sa salle l’Argo’notes une programmation de nouvelles chansons françaises. Une programmation régulière d’artistes en découverte.
À raison d’un concert par mois, de nombreux artistes de toutes origines, aujourd’hui reconnus du grand public et où ont fait leurs premières expériences sur cette scène : Kamilya Jubran, Camille, Vincent Delerm, Lojo’Triban, Général Alcazar

L’originalité, la qualité et la pertinence artistiques sont les principaux critères de cette programmation. Les concerts sont organisés en doubles plateaux qui rassemblent des artistes autour de thèmes liés à un pays, un instrument, un univers musical.
Cette programmation s’articule plus globalement au niveau municipal en complémentarité avec les autres lieux de diffusion de la ville.
La Maison populaire avait été à l’initiative de la création du programme musical « Silence » réunissant dans une même plaquette toute la programmation musicale de la ville réalisée par l’ensemble des partenaires. Cette édition du programme chaleureusement accueilli par le public n’a malheureusement pu être poursuivie pour des raisons budgétaires...

L’Argo’notes devient au fil des ans un lieu reconnu pour la qualité de son accueil et de sa diffusion d’artistes en découvertes. Comme un lieu d’écoute, d’émotion et de proximité pour le public et les professionnels du réseau.

En 2003, c’est à la Maison populaire que siège du « Pôle ressources musiques et danses du monde de la Seine-Saint-Denis », qui est la structure qui communique avec l’ensemble des acteurs liés aux musiques du monde sur le département. La Maison Populaire est ainsi la « tête du réseau », elle s’est engagée auprès du Conseil général pour assumer cette mission, le Pôle, recueille et diffuse les informations ; celui qui permet aux acteurs de se rencontrer pour stimule la diffusion des musiques du monde, encourager et permettre aux jeunes talents de s’exprimer sur les scènes départementale et régionale. Enfin pour favoriser les pratiques amateurs et la transmission des cultures par l’enseignement de professionnels.

À l’occasion de la célébration des soixante-dix ans du Front populaire en 2006, la Maison populaire met en place une résidence avec la compagnie Lutherie Urbaine, Jean Louis Mechali, les Urbs, Bebson de la rue (rappeur de Kinshasa) et l’atelier slam, de 93 Slam Caravane pour la création du spectacle Il était temps… ! avec une vingtaine d’adhérents « musiciens » et « slameurs » de la Maison populaire. Cette création fut jouée le soir du 31 décembre au Théâtre Berthelot devant plus de 250 spectateurs.

Rayonnement départemental du secteur musical à travers le réseau musiques et danses du monde et à travers le MAAD, Musiques actuelles / amplifiées en développement en Seine-Saint-Denis, ce partenariat donne lieu à une mobilisation active autour de la diffusion de jeunes talents du département : concerts, accompagnement de groupes.

Rayonnement national, l’ECM de la Maison populaire agit dans le cadre de la Fédération nationale des acteurs « culture et multimédia ». « Passages », une installation interactive de Joëlle Bitton présentée à la Maison populaire en mai 2007 a permis de relier de manière intime des personnes dans différentes villes, Inverness et Montreuil entre autres, par l’intermédiaire du réseau.
Rayonnement national et européen, le centre d’art Mira Phalaina participe à TRAM, réseau art contemporain Paris / île de France, le but étant de travailler en complémentarité et de valoriser la production artistique de la région. Rendre les villes complémentaires et faire connaître les centres d’art d’île de France. Le symbole est le « taxi tram » qui propose sur une journée une visite de différents centres d’art de la région.
L’ancrage dans de nombreux réseaux et de partenariats conduit l’action de la Maison Populaire à dépasser le cadre strictement local, pour s’inscrire dans une perspective départementale, régionale, nationale et européenne.

Elle fête ses 40 ans en 2009… avec trois ans de retard
À cette occasion, Annie Agopian programme trois spectacles ou le multimédia à un rôle majeur dans la scénographie et la dramaturgie des spectacles, en invitant ces adhérents et le grand public à découvrir la nouvelle scène contemporaine avec des créations jouées pour la première fois en région parisienne.
« & » , un spectacle de Câble et d’Épée, conçu réalisé et joué par Halory Goerger et Antoine Defoort, présenté au Théâtre Berthelot.
« KIWI » , un spectacle de Théâtre (Caméras « Nightshot » sur plateau, gestion vidéo live, son). Conception, texte et mise en scène Daniel Danis, présenté à la salle Maria Casarès du Nouveau Théâtre de Montreuil.
« De deux points de vue » , un spectacle de Danse (vidéo live, son live, interactivité). Écriture scénique et chorégraphie Michèle Noiret, CCN/Ballet de Lorraine, avec les danseurs Christophe Béranger et Florence Viennot, présenté au Nouveau Théâtre de Montreuil.
Nous remercions le Théâtre Berthelot et le Nouveau Théâtre de Montreuil pour leurs accueils et le grand public qui a été au rendez-vous.

Conduire à l’émancipation …

La diversification des formes de création, l’implication des adhérents, des habitants dans les processus de création et de diffusion représentent désormais l’axe majeur du projet de la Maison Populaire, où nous dit Annie Agopian : « L’art est une turbulence, un éveilleur qui met en branle la pensée ». Lire à ce sujet en bas de page son entretien dans la Revue L’observatoire N°40, propos recueillis par Françoise Liot, Maitre de conférence en sociologie, Université de Montaigne Bordeaux III.

Il apparaît donc nécessaire pour la Maison Populaire de s’agrandir à l’image des responsabilités croissantes qui dépassent les potentialités de sa structure actuelle. La démultiplication des activités, le rayonnement des partenariats présents et à venir et le rôle indispensable de la Maison Populaire dans la vie des Montreuillois rendent nécessaire l’agrandissement des lieux de travail afin d’accueillir et de continuer d’expérimenter des possibles.
La Maison Populaire se donne de nouvelles directives et parmi elles, le projet de contracter de nouveaux partenariats au niveau européen. Parce que l’Union Européenne constitue à la fois un cadre d’exigences qui forcent les réseaux à s’élargir et en même temps une mine de richesses pour la culture, le rayonnement européen devient une nécessité car il permet par l’ouverture à l’altérité, aux autres cultures et aux autres agents, de démultiplier les potentialités de création.

À ce jour le projet d’agrandissement n’a pu voir le jour... mais les actions continuent coûte que coûte en ces temps troublés... et nous rêvons déjà à de nouveaux projets...

Elle fête ses 50 ans en 2016

L’année 2016 étant placée sous l’égide du 50e anniversaire de notre association, nous avons souhaité que ce moment puisse rendre compte de la vitalité de la Maison populaire dans le faire ensemble, être une force invitante et de placer l’hospitalité avant toute chose !

En proposant une action qui puisent impliquer les adhérents et les Montreuillois de manière festive et participative, afin de pouvoir montrer l’actualité et la pérennité de la Maison populaire dans cette démarche de longue date qu’est l’Éducation populaire.
L’idée d’un grand bal populaire fut adoptée à l’unanimité lors de l’Assemblée générale en 2015 avec la particularité d’y associer les talents des adhérents du secteur musicale.

C’est ainsi que dès le mois de mai une première réunion de travail s’est tenue avec les professeurs les plus motivés du secteur musical pour construire et participer à l’aventure de la création du Pop’Orchestre. Cela a permis de donner corps au projet en ouvrant la discussion et l’échange sur les questions incontournables de fond, de finalités, de forme, d’organisation pédagogiques, matériel et de communication et d’y apporter au fur et à mesure coûte que coûte les solutions.

Il fut décidé de faire une journée de « Découverte des talents », où plus de 90 personnes se sont présentées auprès des sept professeurs encadrant les masters class. De là l’aventure du Pop’orchestre est parti !. Composé par des musiciens et chanteurs engagés dans une pratique amateur dans notre association, qui se sont investis durant plus de cinq mois tous les dimanches pour répéter ensemble dans des master class encadrées par des professionnels.
Plus de 1000 personnes se sont retrouvées au Grand bal Populaire le Samedi 13 février 2016 à la salle des fête de la Mairie de Montreuil pour danser quatre heures durant sur les musiques effrénées du Pop’orchestre.
Les musiciens du Pop’Orchestre galvanisés par la foule ont donné à leur tour le tournis aux participants, le parquet de la salle des fêtes s’en souvient encore… il en reste des images et la pérennisation du Pop’orchestre sous forme d’atelier hebdomadaire.

Nous remercions les trente bénévoles qui sont venus prêter main forte à l’équipe grâce à qui cette soirée fut une belle réussite, ainsi qu’à la Municipalité pour la mise à disposition de la salle des fêtes, de son accompagnement dans l’organisation logistique de cette soirée et de son soutient sur le plan de la communication de l’événement .

L’aventure continue ...

Après avoir œuvré trente-huit ans à la Maison populaire Annie Agopian prend une retraite bien méritée fin février 2019. À l’occasion de son pot de départ elle fait son allocution devant une belle assemblée, réunissant des adhérents et des salariés de l’association, des collègues de la ville de Montreuil, des membres des réseaux d’art contemporain d’Île-de-France et des Musiques Actuelles Amplifiées en Développement, des membres du Collège Internationale de Philosophie, des artistes et des personnalités de divers horizons et d’amis.
À l’issu de son l’allocution, Patrice Bessac, Maire de Montreuil, lui remet la médaille de la ville et une création de Céline Wright. À son tour Serge Anceau, membre du conseil d’administration de la Maison populaire, lui rend un bel hommage.
La soirée se poursuit en musique avec l’orchestre Jazz Band de la Maison pop.

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Pot de départ en « jubilation » d’Annie Agopian
©Véronique Guillien

A l’issue d’un passation en février, Annie Agopian invite la nouvelle directrice, Pauline Gacon, d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la Maison populaire et lui adresse ses vœux de succès dans sa nouvelle fonction qu’elle occupera au 1er Mars 2019.

Un nouveau chapitre de l’histoire « musicale » s’ouvre dès 2019

La Maison populaire a un pôle musique très important composé de 30 professeurs intervenants du chant Gospel au Jazz band, de la musique de chambre à la musique assistée par ordinateur, etc. La Maison populaire opère un mode de pensée favorisant la rencontre avec les artistes et le processus de création, comme un élément important d’enrichissement d’un parcours amateur. Il s’agit d’encourager la rencontre entre amateurs et artistes autour de démarches de création à travers une programmation de collaborations artistiques uniques de musiques actuelles.

De septembre 2019 à février 2020, la Maison pop accueille le nouveau projet de Limousine, la révélation malienne Kankou Kouyaté en collaboration avec David Mulholand, la chanteuse, pianiste et performeuse Sarah McCoy et l’opéra des Amériques des 93 de Billie Brelok, etc. Une attention est accordée à la parité dans la programmation. Résidences, week-end musique avec participation des ensembles musicaux de la Maison populaire, accompagnement scénique et coaching vocal rythment la ligne de force autour des musiques actuelles. Inscrite au sein du réseau MAAD 93 (Musiques Actuelles Amplifiées en Développement en Seine-Saint-Denis), la Maison populaire se définit comme laboratoire pour la création musicale que les artistes peuvent rechercher en Seine Saint Denis.

Informations

Historique commencé en avril 2008 par Chouchane Djergaian, stagiaire, grâce aux documents et aux propos recueillis auprès de Jacqueline Pezzotta, coordinatrice du secteur enfant et mémoire vivante de la structure depuis 1966, à la retraite depuis juillet 2010.

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