Art in vivo

Anti-conférence

mercredi 2 février 2011 à 18 h 30

Autour de l’exposition « Plutôt que rien : démontages »

Avec Raphaële Jeune et Frédéric Neyrat

Un concept, dit quelque part Nietzsche, est un résidu de métaphore. Un feu glacé. Mais la philosophie est pourtant création de concepts, dixit Deleuze et Guattari, auteurs nietzschéens par excellence. Question : comment maintenir cette création philosophique sans qu’elle ne durcisse en jugements à l’emporte-pièces sur l’être, le monde, le sens ?

Réponse 1 : en privilégiant le Principe de raison - qui s’attache à rendre compte qu’il y ait quelque chose plutôt que rien – sur le Principe d’identité - qui écrase ce dont il parle autour du signe égal. « x=x dit quelque chose à propos de « = » mais rien à propos de x » (Heinz von Foerster).

Réponse 2 : en travaillant entre la métaphore et le concept, au lieu de leurs échanges asymétriques. La philosophie comme transaction, rebrousse-chemin et devenir, productive et destructive en même temps. Anti-productive. Faisant luire le négatif.

Si conférer, étymologiquement, veut dire « porter ensemble ou au même point », une anti-conférence aura tendance à déporter, porter ailleurs, plus loin, métaphoriser en ce sens – mais sans chercher pour autant à unifier ; plutôt à disséminer. Cherchant les métaphores disséminantes qui relancent la conceptualité sans la figer.

De quoi contester une époque qui s’installe durablement – absolument, immunitairement, intégralement - dans des flux de transformation d’où la négativité, le rien, la perte et l’intransformable sont bannis. Epoque des substituts liquides. Du métamorfun. Du post-soi sans conséquences.

Bon, ni fixe, ni fluide - mais quoi alors ? Réponse : plutôt que.

Frédéric Neyrat, Lyon, janvier 2011

Informations

Entrée libre

Dans le cadre de l’exposition Plutôt que rien : démontages, du 19 janvier au 26 mars 2011.

Ecouter l’enregistrement de la rencontre dans la rubrique « Écouter, voir, télécharger »

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