Art et mondialisation, égalité et diversité ?
mercredi 1er avril 2009 à 20 h
projection et discussion autour de la mondialisation et des processus de créolisation
En présence de Zahia Rahmani, écrivain et historienne d’art de formation, et de Caecilia Tripp, artiste
La globalisation économique et ses appendices que sont la prédation du monde et les nouveaux moyens technologiques d’échanges génèrent un type de mondialisation qui produit un modèle culturel homogénéisant et planétaire. Peu à peu les distinctions culturelles majeures telles que les langues, les pratiques rituelles ou vestimentaires s’éloignent au profit d’un genre humain désolée et inquiet de sa survie. Il est sans altérité et n’a plus qu’une seule et même pratique du monde. Même vêtement, même nourriture, même langue, même création et même croyance. Nous serions à l’apogée du consumérisme, de cette société de consommation qui a défait l’homme des « siens » le laissant seul et précaire parmi les hommes. On parle en ce cas de déréliction. Mais à quelques endroits quelques hommes tentent de réagir et d’agir. Est-ce vain ? Ou bien est-ce les frémisses d’un renversement….
La création artistique contemporaine s’ancre aujourd’hui dans ce tissu. Elle va et vient du local au global. Ce nouvel ordre du monde postcolonial et d’après guerre froide, celui du réseau de communication et de l’uniformisation des productions, a engendré de nouvelles pratiques artistiques, mondialisées et actives. Comment devons-nous les appréhender ? Sont-elles les alliées aliénantes et aliénées d’un système économique mondial ? Ou inaugurent-elles de nouvelles pratiques d’autonomie et d’émancipation ? C’est à ces questions que tenterons de répondre nos deux invitées à partir de leurs travaux respectifs.
Zahia Rahmani, est écrivain et historienne d’art de formation, elle conduit à l’Institut national d’histoire de l’art un programme de recherche prospectif et transversal sur les pratiques artistiques contemporaines dans la mondialisation. Elle prépare actuellement une base de données bibliographique qui rend compte des corpus théoriques utilisés par les acteurs critiques et professionnels de la scène artistique contemporaine mondialisée. Ses livres, Moze (2003), « Musulman » Roman (2005) et France, récit d’une enfance (2006) sont publiés aux éditions Sabine Wespieser. Son dernier texte publié, Le Harki comme spectre ou l’Ecriture du déterrement, repris dans le recueil dirigé par Catherine Coquio « Retours du colonial ? - Disculpation et réhabilitation de l’histoire coloniale » (éd. L’atalante 2008), témoigne du travail expérimental qu’elle mène sur les études postcoloniales et ses figures impensées.
Caecilia Tripp est artiste-vidéaste, elle développe une réflexion sur la créolisation et les métissages présents dans la constitution de toute identité culturelle. Parmis ses derniers films, vidéos et installations : Paris Anthem aka (2008), Motoboy / Cacao The Mad Dog (2008), Paris Anthem (2008), Making History (2008), Boogie man (2007), Harlem/Surinam/Haarlem : geography destiny (LIVE) (2005), Mi Curaçao (2005), The Making of Americans (2004), E-1027 / A Lifeboat (2002).
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Entrée libre