Grenze
Mardi 17 mai 2005 à 19 h
Vidéo-performance d’après Le Capital de Karl Marx
Cette performance s’inscrit dans le cadre du cycle Ce qui force à penser et de ses séminaires philosophiques. Elle sera suivie à 20 h par la deuxième rencontre animée par Daniel Bensaïd autour de Karl Marx, philosophe (Karl Marx à Montreuil).
« Des choses elles-mêmes, nous ne savons rien, mais nous sommes en revanche très sensibles à leur position. » Ossip Mandelstam, entretien sur Dante.
Grenze est une vidéo-performance d’après le Capital de Karl Marx. Les séquences (animations 3D, 2D) y sont projetées et mixées en temps réel. A chaque séquence vidéo correspond un fragment du texte de Karl Marx. En modifiant son déroulement, en mettant en crise sa durée, en la faisant se répéter, Grenze se recouvre, s’inverse pour révéler une autre durée, s’accomplissant dans une synthèse du temps présent entre passé et futur, toujours instables.
Grenze : la limite en tant que frontière séparant deux domaines et que par définition l’on peut passer.
OBJET/
Grenze ouvre, à travers des lectures fragmentées du Capital de Karl Marx, une séries d’observations autour du capital d’aujourd’hui en particulier comment le capital capte nos vies, nos subjectivités.
Grenze est une vision des métamorphoses du système capitaliste. Il s’articule autour de lui. Il en donne une traduction visuelle. Il met progressivement en place une chaîne de mouvements métamorphiques. A la construction d’un mécanisme infernal qui emporte tout, répondent notre regard, notre attente, le temps.
DEVELOPPEMENT/
Dans le Capital, Marx utilise souvent les mots formes, mouvements, mécanisme, divisions, circonstances nouvelles, limites organiques, transformations, révolution. Quand il parle de l’ouvrier, il le décrit comme agent très imparfait dans la production d’un mouvement continu.
Dans Grenze, le capital est représenté par un cube appelé cube-capital en perpétuelle recomposition. Une deuxième figure, la forme-marchandises larvaire, représente les marchandises, tandis que les ouvriers sont représentés par un triangle, la figure-ouvriers, qui se transforme en s’appauvrissant. Le traitement à l’image s’attache à faire évoluer en permanence non seulement la forme mais la matière de ces figures.
Unites De Developpement Artificielles/
Grenze est composé de séquences appelées unités de développement artificielles (UDA). Ainsi, le texte paraît fragmenté, désarticulé. Puis il se confronte à la vie des figures qui sont ses traductions visuelles. Enfin les mouvements des figures créent leurs propres structures pour mettre à nu les transformations du capital aujourd’hui.
Corps Sonores, Musique Electronique/
Des images sonores accompagnent Grenze. Les formes et figures sont pour la plupart des corps sonores avec leurs sons spécifiques qui évolueront pendant toute la durée du film. Les résonances, interférences et vibrations sont particulièrement travaillées et le dialogue prend place entre les sons. Le vent s’installe au centre des images et agit comme propagateur ou révélateur des images sonores.
Voix Off/
Grenze restitue des fragments du Capital, par le biais de voix off. Une multitude de voix lisent les fragments du Capital.Ces voix sont enregistrées puis confrontées aux formes et aux figures. Ces voix sont celles des stagiaires de AERI (association d’insertion professionnelle), d’artistes, de comédiens et d’enfants. L’ensemble des personnes (environ 50) forme un chœur tout au long du film. D’autres fragments tirés des Grundrisse, de Karl Marx (manuscrits 1857-1858) viennent se superposer aux fragments du Capital.
Informations
video-performance : Patrick Fontana
musique électronique : Aelters
infographie : Pierre-Yves Fave
Entrée libre