Mémoire des morts et politique

présenté par Thierry Vigier, professeur de philosophie à Bourges

présentation suivie d’une discussion avec la salle, au Cinéma Méliès

« Pour l’inconscient, toute mort est peut-être un crime et tout survivant peut-être un criminel en fuite poursuivi par le désir du mort. » (Marie-José Mondzain dans sa préface à L’énigme du deuil de Laurie Laufer).

Dans ce film, trois communautés sont mises en scène : la communauté familiale, la communauté villageoise fondée sur des solidarités sociales concrètes, et la communauté nationale d’où émane la loi du « lawyer » en quête de procès et d’argent. Qui doit payer ? Qui est, peu ou prou, l’assassin ? C’est la mort comme pur accident qui vient réinterroger ce qui fonde la possibilité d’une communauté humaine -de l’interdit de l’inceste à l’institution du droit quand il ne relève plus que de cette logique purement procédurale que déploient nos sociétés libérales. Quelle mémoire, quel oubli, quelle loi nous tiennent ensemble face à la mort ? Après le désastre, quelle image du lendemain peut se survivre et à quoi puisse encore s’accrocher le désir du vivant ?

Thierry Vigier