Un Plan simple

Catalogue disponible, lire à son propos l’article publié sur le site de lacritique.org.

L’espace du centre d’art Mira Phalaina a pour particularité d’être un lieu que l’on traverse pour aller vers autre chose (activités, cours, concerts). Envisagée de cette manière, l’exposition est généralement perçue d’un coup d’œil : passer en regardant ou regarder en passant, l’exposition qui défile devient une image que l’on peut vérifier à chaque passage.

La contrainte liée au passage a été traitée par certains des commissaires invités précédemment afin d’arrêter le regard des spectateurs sur les œuvres en modifiant leur parcours habituel. A rebours, le Bureau/ se propose de travailler sur l’idée de l’exposition comme image bi-dimensionnelle plutôt qu’installation immersive. Pour cela sera mis en place un dispositif générique de « boîte à image ».

Depuis plusieurs projets, la question de l’exposition-image est une préoccupation récurrente du Bureau/. Cet intérêt est lié à la définition du collectif : la méthode de travail du Bureau/, issue d’une multiplicité de points de vue (sept personnes apportant leur regard personnel sur les œuvres, le contexte, et le contenu de l’exposition), est en tant que telle omniprésente dans nos projets. De fait, l’oxymore qui réside dans l’idée d’aplanir une vision multiple nous a semblé être un point de départ intéressant.

La notion de boîte à images propose d’emblée un espace circonscrit comme champ de vision défini, à l’intérieur duquel on observe une composition visuelle. Cela recoupe l’idée de point de vue, de ce que l’on embrasse d’un seul regard. Plus précisément, la boîte à images se réfère à la question de la vision et de la manière dont nous regardons – notre regard étant tantôt aspiré, focalisé ou cadré par cette boîte.

Trois expositions et un catalogue

Décliné de plusieurs manières, la question de la boîte à image influencera l’accrochage proprement dit des œuvres, tout en commentant des stratégies culturelles de constructions visuelles, spatiales, et théoriques. Chaque volet présentera un ensemble d’œuvres, existantes ou produites spécifiquement pour le lieu, dépliant ou se positionnant par rapport à la problématique particulière développée dans l’exposition. Suivant le principe de travail du Bureau/, le choix des œuvres ne nait ni d’un consensus, ni de la tentative d’illustrer un propos, mais d’envies singulières afin de permettre des rencontres inattendues entre des artistes ou des pièces.

Enfin, le catalogue, qui viendra clore ce cycle d’expositions et en garder une trace, sera à envisager comme une déclinaison complémentaire de cette idée de boîte à images, un objet offrant un support précisément bi-dimensionnel.

Le Bureau