L’homme nu Volume 2/3 : Paysages visités
du 24 avril au 30 juin 2007
Commissaire : Aurélie Voltz
Artistes : Alexandra Bircken, Dani Jakob, Pierre Malphettes, Alex Pollard.
Après « Allures anthropomorphes » consacré à la représentation humaine, « Paysages visités », deuxième volet de la trilogie « L’homme nu », entend confronter différents types de natures, d’horizons, d’étendues, chacun trahissant à sa manière leurs occupants : ceux qui les ont forgés, modelés, habités, ou simplement traversés. Privilégiant le mode de l’installation, l’exposition se déploie sur deux versants. D’un côté « Un arbre en bois sous un soleil électrique » de Pierre Malphettes, conçu à l’échelle humaine, donne l’effet d’un possible paysage japonais recomposé, entre-temps occidentalisé. Poutres et tasseaux, moquette et boule lumineuse, traduisent les éléments essentiels d’un tel tableau, à savoir l’arbre, la mousse au sol et le soleil levant. Une reconstitution rappelant celle des jardins japonais, eux-mêmes sous-ensembles codifiés de plus vastes étendues. Le paysage miniature d’Alexandra Bircken, fait de bouts de laine et de morceaux de nature (branches, feuilles), agencé méticuleusement, se présente également comme une véritable composition. « Tricoté main », il fait appel à une dextérité manuelle proche de l’artisanat, tout en convoquant maintes références attenantes au genre du paysage. L’autre versant de l’exposition pencherait davantage du côté d’une expérience mentale, où abstraction et dépouillement se feraient écho. « La Nostalgie de la boue » est le titre évocateur de l’installation de Dani Jakob, une mer de sel séché aux multiples ramifications, en désir d’expansion. Dans ce paysage désertique, granuleux, aride et fibreux, semblent s’être échoués des objets d’une civilisation humaine échue, liquéfiée. Une sombre atmosphère aux accents romantiques, le miroir jouant de ce point de vue un rôle symbolique. Au loin, la bête d’Alex Pollard (« The Beast »), à l’allure préhistorique, achève de plonger le visiteur dans un temps suspendu. Si l’homme est physiquement absent de cette exposition, sa présence se devine toujours à mi-chemin entre faune et flore.
Privilégiant la rencontre et l’échange, « L’homme nu » présente des œuvres sous le signe d’une lecture anthropologique, dans une notion de redécouverte de formes, de cultures, ancestrales ou contemporaines, avec une attention centrée sur l’homme : sa représentation, son environnement et son mode de vie constituent les trois volets de cette programmation. Oeuvres in situ, sculptures, dessins, objets, viendront, de manière abstraite, concrète, imaginaire et poétique recomposer un paysage universel, à la croisée de cultures, tout en analysant leurs mécanismes.
L’intitulé « L’homme nu », emprunté à Claude Lévi-Strauss, propose d’envisager l’homme dans son état le plus simple, comme un mannequin que l’on habille, les différentes strates jouant le rôle d’impressions successives de civilisations, de cultures, de pratiques communautaires ou d’usages sociaux. Un homme sous influences indifféremment proches ou lointaines, aussi bien géographiquement qu’historiquement. Plus qu’un sujet, l’anthropologie est ici abordée de biais. Comme un nouveau regard, elle révèle un certain nombre d’œuvres ayant trait à une approche sensible de l’homme. De ce point de vue, les artistes invités, issus d’univers forts différents et ne partageant pas nécessairement la même vision sur la société humaine, sont réunis par les œuvres présentées.
Portfolio
Ressources
Informations
Visites commentées gratuites de l’exposition tous les vendredis à 19 h et à tout moment sur simple demande à l’accueil.
Entrée libre
Pour tous renseignements : Adélaïde Couillard Bach
L’homme nu chapitre 1 : Allures anthropomorphes
L’homme nu. volume 3/3 : Arts de faire