Maïté Ceglia
lundi 28 février 2011
lundi 28 février : Maïté Ceglia
Dans le centre d’art :
Sans titre (Bell Labs) 2011, vidéoprojection
Sur la page d’accueil internet de l’exposition :
Sans titre (artifices) 2011, pièce sonore
Le visiteur internaute de Plutôt que rien : démontages et le visiteur « physique » de la Maison populaire n’auront pas vu la même exposition ce jour-là. D’un côté l’image aveugle de la webcam enfermée dans un sac plastique qui ne laisse passer qu’ombre et lumière, et troublée par le son omniprésent de tirs et de cris, et de l’autre, l’image silencieuse d’une multitude de petites lueurs fragiles qui oscillent comme des signaux dans la nuit.
L’œuvre de Maïté Ceglia fait écho à l’ouvrage de Georges Didi-Huberman, La Survivance des lucioles, dans lequel l’intellectuel, contre le constat pessimiste de ses maîtres Pier Paolo Pasolini et Giorgio Agamben d’une disparition des contre-pouvoirs que Pasolini compare à des lucioles, affirme la persistance d’une forme de résistance, moins flamboyante qu’avant guerre, plus constellaire, mais dont aucun pouvoir n’arrivera à bout.
C’est une sorte d’image-luciole que Maïté Ceglia compose, modeste et rigoureuse, un ciel nocturne dont les mille étoiles sont les écrans éclairés de téléphones portables doucement balancés par autant de mains invisibles comme des lueurs d’espoir dans la nuit humaine. Nous ne pouvons nous empêcher d’y voir une invitation implicite de l’artiste à convoquer dans le lieu les bouleversements inattendus qui se jouent en ce moment même dans le monde arabe.